[ Scénario n°3 ] The Open Door [FINISHED]

Tous étaient occupés de ci et de là, soient à encore se prendre le bec, soient a déprimer la tête par une fenêtre... Le train train habituel, même en soirée portes ouvertes. Mais allez les enfants, ce soir, c'est votre soir, vous ne pouvez pas faire comme si c'était à chier. La preuve, pour une fois Kelyann a déporté son attention sur quelqu'un d'autre, Anne est du genre occupée et nous, on a toute une soirée pour s'amuser. Faut prendre la chose du bon côté. Je serais même prête à échanger ma robe contre le costume de serveuse de Lucy pour qu'elle s'amuse un peu. Quoi que non c'est bon, monsieur Irvin vint la tirer de son ennui profond précédé par une petite altercation avec Lowen, j'espère qu'elle lui a foutu un vent mémorable, oh oui. Lowen n'a qu'a ravaler son égo et sa fierté, ça lui fera pas de mal pour une fois de se faire ratatiner les roubignolettes.

Elle écouta attentivement son cavalier de danse, Daniel Boval, d'une grande classe ce type, et s'il était du côté du maire, il fallait que je fasse très bonne impression étant donné les tumultueuses aventures du contrat signé. Han et voilà qu'il voulait me voir. Moi ? T'es certain que tu n'as pas confondu avec quelqu'un d'autre ? Non car, on peut pas nier l'évidence qu'Anne... est vraiment canon, bien plus canon que moi. Je me contente de lui faire un sourire, ah ces hommes, si propre sur eux, ça a la fâcheuse tendance de me rendre si mal à l'aise. Je préfère quand ils laissent apercevoir des défauts. Un homme trop parfait c'est déstabilisant, tu ne te sens jamais à la hauteur. " Et bien j'espère que je ne vous ai pas déçu, puisque si non je suppose que vous avez les moyens de compliquer la vie de madame Sendian. " Oui on va pas faire semblant pendant trente six mille ans, je préfère lui annoncer la couleur dès maintenant, puis avec sa galanterie il me donnera la réponse avec des pincettes je suppose. La fin de la danse approche, merci monsieur le DJ, d'ailleurs ce DJ qu'est ce qu'il a la classe bon sang. Enfin non, le mot classe n'est peut être pas le mieux approprié, en tout les cas il se débrouille très bien et son look est si peu banal que ça m'en met plein les yeux. " On va boire un verre ? " Oui, je vais pas le laissé planté au milieu de la piste de danse, je lui prends donc le bras direction Lucy et Soren. " On vient prendre une petite coupe, monsieur le colla-bo-ra-teur du maire, je vous présente Lucy Joseph, mon amie et accessoirement maquilleuse, entre nous, je la verrais plus prendre ma place, et monsieur Soren Irvin, candidat et partenaire de virées en voiture, enfin vous devez déjà tout savoir... " suis-je bête, évidement qu'il doit savoir tout ça s'il suis un peu l'émission. Je prends une coupe sur le plateau et fait signe aux autres de se servir, même Lucy, si si, allez, mais ne bois qu'une goutte, histoire de trinquer. Je m'éclaircis la voix et regarde tour à tour chacune des personnes présentes pour trinquer avec moi. Le temps remplie d'ironie je lance la célèbre réplique de Titanic " Pour que ce jour compte ". Je leur souris à mes confrères de l'académie, je suis un peu mal à l'aise en fait avec Daniel.

Bon, je suppose qu'on ne vas pas resté plantez là a ce regarder dans le blanc des yeux et à se sourire béatement en attendant que les petites bulles nous monte au ciboulot. Mais sortez moi de là, je sais pas quoi faire avec cet homme. Je ne sais pas du tout comment je dois me comporter, mais mettez moi un peu de distractions. Oui non, ça c'était pas obligé, Lowen est toujours en train d'en faire trop, quoi que, de la mousse, ça peut être amusant... «  Je suppose que vous ne voulez pas tâcher votre si beau costume monsieur... » Oui, il doit être aussi coincée que la paire de nibards de Morrigan Hell dans ses hauts en latex. «  Mais on vous paiera le teinturier. » dis-je en trainant fermement mon fidèle cavalier. «  Et vous deux pas de bêtises... » lançais-je à Lucy et Soren. C'était repartie pour une danse folle, la musique n'était plus très calme, je me déhanche doucement, j'ai pas envie de faire fuir les gens sur la piste, et de décevoir Anne. Ce soir, je reste assez soft, mais l'effet mousse me monte plus vite au cerveau que les bulles. Ca rend soudainement cette soirée porte ouverte... excitante. Et puis de la piste on peut facilement observer tout ce qui se déroule autour de nous, je ferais bien un signe à Daize pour lui montrer de venir danser avec moi... mais j'hésite, oh puis zut, je lui fais un léger signe de main, en espérant qu'il m'apercoive.

Cette envie de danser et de profiter de la soirée s'était étrangement subitement envolée, non vraiment encore un merveilleux de Kelyann Lowen. Trop exigeante...Trop exigeante ? Est ce trop d'espérer une relation normale ? Merde !!! On lui a menti alors! Tous ces films romantiques à la télévision, tous ces couples qui se bichent sur le tapis rouge, Nicole Kidman et Tom Cruise ? Kate Moss et Pete Doherty ? Angelina Jolie et Brad Pitt ! Ils nous on mentis! Véhiculés une image de l'amour qui n'existe pas ...D'ailleurs en écoutant Lowen, le mot devrait même être radié du dictionnaire, on ne garderait que " BAISE". ! Merde.

Lucy pris sur elle, elle suppliait Kelyann intérieurement de lui passer ses rêves complètement niais. Il ne valait mieux même plus le regarder, la disposition des petits fours dans l'assiette n'avait jamais été aussi passionnant ...Et puis, il sursauta, cette voix qu'elle n'avait pas entendue depuis un moment. Son visage s'éclaira d'un sourire, Soren, tiens oui il fallait être comme lui, finalement oublier ses rêves ça évite les déceptions, il devait sûrement avoir compris ça depuis longtemps...Peut être que lui aussi un jour c'était pris des beaux rêves en pleine gueule.

" Et pourquoi ça ne serait pas toi plutôt qui m'ignore ?" demanda-t-elle d'un air malicieux. " Tu as filé vite se soir là, je n'ai pas eu le temps de te parler ...de te féliciter de tes exploits...Je te remercie de m'avoir aidé se soir là .." Lucy avait encore cette image d'elle coincé entre deux salopards aux mains un peu trop dangereuses. " Tu te lances dans l'humanitaire finalement ..." Bien sur qu'elle n'était pas sérieuse. Soren en portrait avec les petits africains affamés...Moui, non.

A croire que la maquilleuse n'avait pas droit de penser à autre chose qu'à sa bêtise récente, Kelyann avait rejoint Hoshiko pour une charmante petite annonce, la brune pu sentir un frisson désagréable lui parcourir le dos. Etre le centre des attentions était son pire cauchemar, il avait osé parler d'elle devant eux, donner son putain de nom de famille...Joseph se senti pâlir...et mêler Soren à ça, c'est franchement moyen...

" Ne bougeons pas, si on n'a pas l'air concerné, ils ne nous verront peut être pas, je ..." elle n'eut pas l'occasion de finir qu'un flash photo l'avait déjà aveuglé.Non, pitié pas ça, pas les journaux, elle ne voulait pas être chose que la maquilleuse du Freak Show, elle avait été l'héroïne suicidaire d'une biographie morbide, hors de question qu'elle devienne la maîtresse de Kelyann, son vide bonbon de 5 à 7h. Elle soupira s'efforçant de garder un air naturel. Elle leva lentement la tête vers Soren et sa mine grave ...pour changer. " Dis moi, toi qui est si réaliste, est ce que c'est con de croire qu'un homme peut être intéressé pour une femme pour autre chose que son cul ? Ne me répond pas " pour ses seins" je t'en prie ...je veux dire est ce qu'il faut que j'arrête d'imaginer qu'un homme un jour prendra soin de moi ? un mec avec qui je pourrais rire et espérer qu'il aime un tant soit peu mon fils...ça lui changerait de son père ! Non en fait ne répond pas, je ne suis pas prête à entendre ce genre de choses ...j'ai envie de rester débile encore un peu ! "

Tout ça n'avait rien de drôle, ses yeux s'ouvraient sur un nouvel aspect du monde qui la dégoûtait profondément, en espérant que Levi ne deviendrait pas comme ses semblables...Et puis pourquoi bassiner Soren ? ça doit faire bien longtemps qu'il n'a plus ce genre d'idées et doit trouver les filles qui parlent d'amour complètement pathétique ...Lucy aurait aimé que ce raisonnement soit contagieux mais il n'aurait pas l'occasion de répondre tout de suite, la belle Lexie et son cavalier les avait rejoints pour un verre.
Greg était mort de peur, Daniel n'était pas son rôle préféré, non en fait, il n'aimait pas le jouer. Il ne savait pas être naturel mais personne ne semblait le constater. Peu de gens remarquait les regards que Greg lançait au maire, observant comment se dernier se tient pour adopter la même pause, les mêmes mimiques, cette posture droite comme un piquet ...Il prévoyait déjà le mal de dos du lendemain.

" Bonsoir, je suis heureux de faire de votre connaissance, pardonnez moi ma réplique un peu bateau..." Il ne préféra pas serrer la main de Soren, il lui faisait trop froid dans le dos. Il se contenta d'un simple hochement de tête, ils ne tardèrent même pas près du buffet, Lexie le tira sous la mousse, panique à bord la musique était devenue un peu trop habituelle. Greg avait bon chercher un modèle auprès d'Edward, il ne l'apercevait même pas parmi la mousse. En effet, un costume qui lui a coûté cher, combien de paies il a gardé juste pour ça ? " Oh tant pis, ce n'est pas les vêtements le plus important ...j'ai tout fait pour vous impressionner avec mais en fait quand vous me verrez danser ça ...Je crois que ça ne sera même plus la peine de vouloir impressionner qui que se soit" déclara-t-il pour une fois bel et bien sincère ...Il essayait tant bien que mal de suivre les pas de la candidate. " Et pour répondre à votre question de tout à l'heure, vous n'avez pas déçu du tout ...Et puis je compte pas embêter Anne, par contre je ne sais pas ce qu'il en est pour Monsieur Okland."

Finalement Lucy, se laissa tenter par un verre, histoire de plus penser à la magnifique intervention de Kelyann, elle espérait au moins qu'Hoshiko ne pensait pas qu'elle avait couché avec son patron pour qu'il soit engagé ...Non peut être pas à ce point quand même, après tout, elle n'est pas le centre du monde. " Trinquons Monsieur Irvin, buvons à nous, les plus beaux piquets décoratifs de la soirée".

Oui, l’humanitaire ça me botte bien. Sauver les chiens errants, les petits noirs en Afrique, les Lucy désespérées. C’est du travail, mais on s’y fait. On se fait à tout, mais oui, même d’être laisser par Kelyann comme une pauvre merde sur le bas côté pour un oui ou un non. Les cons y en a à tous les coins de rues, même moi je fais partis de cette large populace. J’ai l’honnêteté de le reconnaître et de ne pas me plaire à me gargariser avec mon ego, c’est pas donné à tout le monde! Pas vrai Kelyann? Aller, on t’en veux pas va, on a pas tous la chance de ne plus pouvoir passer les portes à cause de notre tête trop immense et de pouvoir traiter notre prochain comme de la merde parce qu’on a le fric et la notoriété qui va avec. Attaque personnelle, et intérieur. Ah! L’hypocrisie dans la tête, ça fait vraiment mauvais genre.

Qu’entend-je ? Une attaque personnelle de la part de cet être si parfait? Je lève un sourcil détaché. Touché en plein… Cul. Je me tourne vers Lucy. Ben ouais voilà, son linge sale m’arrive en plein dans la gueule et je devrais me taper un large sourire. Le pire c’est qu’il se fait un peu la honte devant tout le monde, lui qui aime tant son super ego et son super reflet, le mister Narcisse dit avoir été largué. Très… Comment dire? Je trouve pas les mots, mais bravo j’aurais jamais eu les couilles de dire, devant une assemblée, qu’on m’avait quitté avant même que l’histoire ne commence. Ca fait un peu looser en puissance, mais j’approuve. C’est un looser qui se sous estime. Un petit effort et il aura la palme du Don Chiant. Tout de même, à côté de lui je suis un prince charmant remarquable, mon défaitisme m’honore. J’expose pas ma vie privée en public… A moins qu’on m’y oblige, je me souviens d ‘une scène qui m’a fait plaisir, sur un prime génialisimement comique.

C’est un flash qui me réveille de mon semi-coma. Les cons c’est sympas, mais à force tu décroches. Ah, Lucy, t’es histoires de cul elles me font pas mal chier. Le prince charmant sur un joli cheval blanc c’est cool dans Blanche Neige, mais ici c’est vraiment qu’un mythe. C’est un peu comme le bonheur, tu l’attends comme un gosse au pied du sapin de Noël puis un jour t’apprend une lourde vérité. Le Papa Noël n’existe pas. Et c’est aussi éphémère qu’une brise d’été. Le bonheur est fait pour durer, pour ça faut se satisfaire d’un rien, et c’est pas dans la philosophie de l’être humain. Et puis s’extasier devant une salle blindé et des journalistes à la con je doute que ça soit vraiment notre truc. Enfin je répond pas, c’est comme tu veux.

Lexie! Enlève donc le bâton dans le derch de ton cavalier, et en passant retire aussi le tiens. Je lève un sourcil septique. Quel couple à chier. Mais je suis sympa et je prend un verre en trinquant pour un truc bien cliché… Un peu comme la phrase de machin qui se contente d’un mouvement de tête pour nous saluer. Un peu de mousse et les voilà déjà repartis vers les contrées lointaines et dangereuses de la piste de danse… Une musique permettant de bien se trémousser c’est une raison suffisante pour que je fasse le piquer avec la maquilleuse. Si j’avais été jeune… Il fut un temps… et un tas d’autres phrases de vieux de 80 piges me passent par la tête. Ca me donne envie de fumer. Ouais ouais, trinquons, une petite gorgée de champagne et me voilà à la recherche de mon paquet pour m’en allumer une. Ah! Le plaisir de la nicotine, mortellement divin.

- Je vais quand même te répondre… Tu meurs d’envie d’avoir une conversation avec le réaliste Soren.

C’est con, j’ai rien d’autre à faire.

- Tu ne changeras pas les gens, Lucy, et encore moins Kelyann parce qu’il a un ego qui dépasse l’entendement. Ici tout est une question d’image et de notoriété, t’as peut être pas choisi le bon filon pour trouver le Don juan des temps modernes. T’es un peu dans un rêve de gamine qui espère vainement que la petite souri va lui amener un poney. Mais je ne te secourais pas pour faire sortir ton espoir de ta tête, ou ta débilité, chacun ses appellations.

"Sous tes pas, j'ai déroulé mes rêves, marche doucement, parce que tu marches sur mes rêves."… C’est de la citation, ça convient à la situation. Je vais pas m’amuser à la piétiner. J’aurais fait ça avec Lexie mais on peut pas comparer ces deux caractères. Alala, ces femmes. Faut dire que Lucy est un peu plus fragile.

- L’homme parfait ça existe pas, c’est des conneries. Quand tu trouves un mec sympa tu penses que ça y est, ça a un putain de goût de paradis, tu te nourris de ces instants éphémères et ça te reviens en pleine gueule. L’effet boomerang. Le système, les politesses, vénus, mars, les relations à la con, les rêves, l’espoir, le stress, la vie, la pression, l’image, les préjugés… C’est de la merde. Te plis pas aux gens Lucy, ne soit pas dépendante d’eux, tu t’en branle. Et ton prince charmant il finira bien par arriver. Prend un peu confiance en toi, suffis-toi à toi-même, tu vaux mieux que ce que tu penses. Kelyann ne t’arrive pas à la cheville.

Je plonge mes yeux dans les siens, ça se fait pas de regarder ses seins après ce que je viens de lui dire.

Allons bon, Anne était précisément ce genre de créatures mi femme, mi démon que notre cher maire avait toujours détesté, ce genre de femmes adulant leur reflet dans la glace, ce genre de femmes que rien ne touche, pouvant tout avoir juste en clignant légèrement des yeux, et ce soir, c'était différent, non pas qu'elle le ferait changer d'avis sur l'incroyable inutilité de tatouages, mais elle avait du répondant, tout ce qui fallait pour satisfaire un maire. Les trop molles n'étaient pas non plus son style. Il n'était peut être pas des plus à l'aise ici... mais l'intelligence est la capacité à savoir s'adapter, et il le faisait à merveille, dans presque toute les situations. Cela ne le dérangeait pas d'être entouré de bêtes de foire. Certaines d'entre elles n'étaient pas si repoussantes que ça d'ailleurs.

Et voilà qu'Anne le lançait sur le sujet Mena, si elle n'aimait pas les enfants, il ne fallait pas recommencer à lui en parler, oui elle l'avait légèrement poussé dans sa décision. Non en fait elle l'avait complètement dirigé vers la signature de ce fameux contrat. " Oui Mena est la personne à qui vous devez dire merci. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise décision... Nous verrons par la suite comment se déroule votre émission. J'espère qu'elle sera à la hauteur des attentes de vos admirateurs. Enfin si l'osmose est au beau fixe entre vous et Kelyann Lowen, ceci ne pourra qu'aboutir à un résultat positif. " Il sourit à sa fille, la voyant enfin arriver, James allait effectivement lui accorder une danse, elle serait ravie, et puis, le choix de papa est primordial, c'est celui qui paraît le plus normal, au moins il n'a pas le corps recouvert de motifs bariolés.

C'est ainsi qu'il prit chaleureusement la main d'Anne et l'emmena vers la piste de danse, oui elle n'allait sûrement pas être déçue du voyage, les bonnes manières il les connaissaient bien, tout comme les pas de danses, savoir faire danser une femme est une qualité qu'il se devait d'avoir, elles sont toujours ravies d'avoir un cavalier sachant mener la barque. Il mit doucement une de ses mains sur la hanche de cette dernière, non pas qu'il voulait l'offusquer, mais c'est tellement plus pratique pour danser. De l'autre, il lui prit la main, sauf qu'il n'avait pas l'allure d'un prince charmant, il n'était pas si doux que ça, en somme... La musique se prêtait divinement bien aux pas dans lesquels il entrainait notre directrice. " C'est tellement dommage de gâcher une si belle peau, Je ne dis pas que vous êtes tous de potentiels criminels, juste des personnes souhaitant faire partie de la vague. Une sorte de régime, qui pourrait prêter à confusion avec une dictature du toujours plus, toujours plus gros, toujours plus impressionant. Se dire original est une bonne chose, avoir ses propres convictions également, mais vous êtes tellement tous pareils au fond. Un corps n'est pas conçu pour recevoir de telles négligences et tortures. " Son discours n'avait rien de violent, il émettait son opinion et il n'en démordrait pas.

Son regard se tourna furtivement vers Greg, ça l'amusait de le voir peiner, ah, il avait tellement tenu à venir ici, et bien mon garçon, un peu de nerf, tu as une créature féminine à tes côtés, tu ne dois pas l'ennuyer. Il lui fit un petit signe du regard, histoire de dire " Et bien, tu nous fait quoi là ? " Mais très vite il fut sortie de ses pensées lorsque la musique commença à devenir beaucoup plus entraînante. Une invasion de mousse entre les deux corps si rapprochés d'Anne et Edward vint perturber leur petite entrevue. " Je vois maintenant, vous êtes en si bon terme avec le présentateur que vous vous êtes alliés pour voir si ceci arriverait à en perturber plus d'un ? " Et bien non ma jolie, un peu plus brutalement que précédemment, il rapprocha Anne encore plus près de lui, ses deux mains à cet instants se posèrent sur les hanches de notre rousse, ses reins basculaient un peu plus rapidement, au rythme de la musique, toujours en gardant une certaine classe, il était hors de question de faire " tomber la chemise " ou de dandiner fièrement des fesses tel une bobaraba en rute. " Alors Sendian, vous vous ramollissez ? " lui annonça t-il un sourire aux lèvres. " Peut être que ceci est trop pour vous, on ne peut certainement pas approcher de si près la plus scandaleuse rousse des USA. " Allez Anne, laisse tomber le masque, détend toi, cette soirée ne te demande pas grand chose à toi, ce sont à tes petits jouets de faire leur preuve, tu les a faites il y a bien longtemps, tu peux te lâcher à présent.

Edward s'amusait de cette situation, car ses si... d'ordinaires loquaces petits candidats était aujourd'hui tout l'inverse, légèrement coincé d'ailleurs. " Ils ne sont pas très amusant vos petit protégés " déclara-t-il en montrant Soren et Lucy, plantés comme deux piquets à attendre qu'un miracle se produise. " Je pensais que vous aviez au moins un sens de la fête prononcé ici... je vois que ce n'est pas le cas. Vous êtes tous assez frigides. "

Tient étrange, ce soir il n'y a pas encore de détraqué qui vienne plomber l'ambiance, pour une fois le Freak Show échapperait-il aux aléas de la gloire ? Il était resté vers les platine à écouter quelque peu la musique, mais surtout contempler les moindres faits et gestes de nos invités. Tous avaient l'air ravis, à se trémousser au milieu de la mousse, bien que quelques journalistes et autres invités du genre restent sur la touche. Et ce soir Kelyann était lui aussi sur la touche, il n'avait pas spécialement envie de faire le show, comme à son habitude, il n'était pas des plus enjoué pour cette soirée et aurait largement préféré devoir leur rendre la vie impossible plutôt que de leur faire de la promo. D'ailleurs si Anne pensait que fricoter avec le maire allait lui rapporter de l'audience, elle devait se tromper, il n'aimait pas l'émission et n'allait certainement pas faire de la pub positive pour l'académie, enfin qu'importe, comme toutes les donzelles en chaleur elle a du être attirée par son odeur de testostérone.

Et puis, comme par hasard Lucy allait se réconforter dans les bras du bad boy Irvin, qu'est ce que c'était prévisible, elle devait être en train de lui faire un discours sur l'amour, comme quoi elle ne trouvera jamais quelqu'un de bien, une manière implicite de déclarer sa flamme à Soren, si elle s'attend à une histoire plus engagée qu'avec Kelyann, ce n'était certainement pas le cas, il bouillonnait intérieurement de les voir ensemble, Irvin n'avait attendu que ça, pour se jeter sur sa proie. Allez mon garçon, va y, t'attends quoi, embrasse là, je sens que tu en meurs d'envie.

Il fut sortie de ses pensées par un photographe. " Monsieur Lowen, serait-il possible de faire une photo groupée des gens ici présent ? ". Soupirant, Kelyann prit le micro du DJ, sans même lui demander. " Le photographe du magazine L.A news, aimerait que vous vous regroupiez afin de pouvoir faire une photo collective, après cette chanson. Vers le bar. " Il redonna son micro à notre petit être plastifié. " Putain mon gars vivement que tu sois arrivé à ton dernier CD pour que la soirée se termine. " lui raconta-t-il avant de se vautrer contre le mur, il n'avait pas une tête de dépressif, mais se s'ennuyait fortement, pour sur, il n'avait personne avec qui danser, personne à titiller, et aucun évènement digne de ce nom ne se déroulait sous ses yeux.

" Ces soirées mondaine c'est un barbant purée, tout le monde voulant se montrer sous son meilleur jour, alors que c'est qu'une image erronée... tu trouves pas ? ". Il s'adressait au DJ, essayant de le faire parler un peu, bien que ça ne devait pas être facile pour lui de discerner ses paroles avec la musique si forte et les amplis non loin d'eux. Au moins une qui serait contente que Kelyann ne fasse pas trop de déboire ce soir ça serait Anne, elle aurait au moins l'impression de réussir à tout contrôler, encore faudrait-il qu'elle fasse un petit discours a ses candidats pour qu'ils comprennent qu'il devrait réussir à décrocher des contrats, ce qui n'avait pas l'air d'être le cas.

Cependant une femme assez mûre se dirigea vers Lucy et Soren, la classe incarnée, les cheveux relevés en chignon avec quelques mèches descendant sur les épaules de ça et de là, un rouge à lèvre rouge très prononcé sur ses lèvres, avec un sourire ravageur elle alla leur serrer la main. " Bonsoir, je suis Frances Yaphe. " C'était donc elle.. la fameuse styliste qui habille les plus grands, elle n'avait pas l'air si prétentieuse qu'on le disait. " Je ne vais pas y passer par quatre chemins, vous avez, tout les deux une plastique qui m'intéresse. J'aimerais que vous posiez en couple avec quelques une de mes créations. Quelque chose de sensuel et sauvage a la fois. Je suis certaine que vous, Soren, allez acceptez contre un chèque digne de ce nom, et vous, mademoiselle Joseph, vous êtes assez candide, j'aime. "

Lexie commençait vraiment à se sentir mal à l'aise avec cet homme, il était agréable, avenant, polie, courtois, et tout un panel de qualités que nous n'allons pas évoquer. Mais elle ne le connaissait pas et avait du mal à tisser des liens avec de parfaits inconnus comme ça, elle se contentait de danser et de sourire, sincèrement, certes, mais ses jolies quenottes et ses lèvres toujours glossées cachaient en réalité un manque d'assurance flagrant. La mousse venait la distraire légèrement, oh mais quelle charmante idée, nous pouvons ainsi commettre des viols en troupeau sous cette montagne de bain moussant. Et en plus tout ça vient se coller à ma si " parfaite " chevelure de se soir, si j'avais su, je ne me serais pas coiffée de la sorte, tout va tomber en lambeaux dans quelques instants.

Je danse toujours avec Monsieur, oui monsieur avec un grand M, je ne me vois pas lui poser un faux plan, la sur la piste de danse, à lui dire que je reviens dans cinq minutes car je veux me refaire une beauté, ce soir, ce n'est pas si facile, pas maintenant, pas aujourd'hui, comme dirait l'autre... J'aimerais bien faire un peu de rentre dedans pourtant, le pousser, voir ses limites, voir les limites tout court. Vous savez cette petite barrière que vous ne devez franchir sous aucun prétexte. Pourtant la musique agresse mes oreilles, et cette musique me rend complètement différente, j'aime remuer, j'aime parler, j'aime connaître la personne avec qui je danse. Je n'aime pas me sentir comment dire... intimidé par une personne d'un rang supérieur au mien. Lui s'il est là c'est car le maire l'a trimballé ici. Lui s'il est là, c'est sûrement pas par plaisir...

Oh et puis à quoi bon essayer de se montrer sous un jour tellement faussée, je ne suis pas celle qu'il a devant les yeux, je ne suis pas si réservée, bien sûr je ne pense pas que je me saoulerais devant lui, que je serais dans un tel état que dans celui où j'ai pu me montrer devant Lucy et Ben, mais je commence à me lâcher, j'attrape une coupe de champagne d'un serveur dont je n'ai même pas pu voir le visage dans ce bain de mousse, ainsi qu'une pour mon partenaire de danse, je la lui tend, sympathiquement... " Alors nous devrions bien nous entendre ce soir ". Je trinque avec mon partenaire, avant de boire une gorgée assez sensuellement, je le fais exprès, mais j'essaie de rester le plus naturel possible. Je n'ai pas envie de paraître trop aguicheuse non plus. " Alors dîtes moi, si vous venez ici c'est dans quel but ? Je suppose que ce n'est pas de gaîté de cœur si vous partagez les opinions de votre chef. "

D'ailleurs le Maire était en train de danser avec madame la directrice, c'est endiablé ce soir, remarque, elle a bien le droit de s'amuser elle aussi, elle ne sera pas la seule à profiter de sa soirée, ou presque. Lucy se fait aborder par un petit emo, enfin petit non, ce n'est pas le terme approprié, un jeune passionné de tatouages. Elle va enfin remuer son popotin, ce n'était peut être pas trop tôt, le seul problème maintenant c'est que mon associable préféré se retrouve comme un piquet, et il arrive même pas à se fondre avec le décor le pauvre Irvin. " Venez, je ne peux pas le laisser là comme ça, c'est un bon copain, il va mourir d'ennui. " Et voilà, notre petite danse aura été écourtée, et puis je le traîne fidèlement partout ce type là, il est gentil il se laisse faire, en même temps a-t-il vraiment le choix ?

Je me fraye un chemin à travers la foule pour arriver devant monsieur Soren. " Alors Soren, on ne lâche pas tout ce soir ? " lançais-je de façon amusée. " Un homme m'a dit un jour, qu'il fallait savoir tout lâcher pour profiter de la vie, je ne le reconnais plus là. " Petite provocation. Bah quoi ? J'aime renvoyer dans la face des gens ce qu'ils me disent. Et puis je suis toujours amusée d'entendre ces réponses. " Cul sec ? " Je désignais une coupe de champagne à côté de Soren, et je l'invitais à trinquer avec moi avant de boire de façon intensive, un petit clin d'œil à mon partenaire de danse également, avant d'ingurgiter d'une traite le contenu de mon cher... Je n'ai pas froid aux yeux non...

Oh non Soren ne répond pas, il semblerait que tes mots si sages soient-ils fassent l’effet d’une baffe en pleine tête. Comme si l’amour n’avait pas de la place dans la réalité, Lucy savait que le discours de Soren n’aurait rien de niais, rien de coloré comme l’histoire de Satine et Christian de Moulin Rouge…Pourtant, c’était dur à admettre qu’il avait raison, Lucy détestait toujours le genre de fille qui ne peut pas vivre si elle n’est pas casée, les dépressions de Buffy post-apocalyptiques parce qu’elle n’a plus son Angel n’avait rien de plus agacement. Lucy était en train de devenir comme ça, cette recherche de l’amour la perdrait tôt ou tard. Elle devait s’auto suffire, facile à dire …

Il est vrai que sans ce pseudo amour, Lucy oserait encore regarder son patron en face, sans amour, Lucas ne lui aurait jamais fait tout ce mal, toutes ces humiliations …Les gens devaient sans doute la trouver faible et dépendante, Soren parmi eux, mais ils ne comprennent rien, comment s’auto suffire quand toute sa vie on a été au second plan, quand on a jamais eut la reconnaissance de quiconque…quand on a jamais été aimé …mais ouai! Le roi des glaces avait raison…

« Tu abaisserais au plus bas rangs les actions humanitaires de Brad Pitt, tu sais … » Oui, ce con était humain, sacrément humain, avec une vision dégoûtée du reste de son espèce mais pourtant réaliste. « Merci pour la séance. Tu prend la carte bleue ou je te signe un chèque ? » demanda-t-elle le sourire aux lèvres, bien sur, elle n’était pas rassurée en deux secondes et demi, ses convictions ridicules n’avaient pas disparu mais il avait raison et elle le savait, elle ne voulait alors plus de discuter de ce qui n’avait pas d’intérêt, d’un sujet sur lequel on ne pouvait pas débattre

No more psychologie se soir, une femme s’était avancée vers eux et avant même qu’elle n’ait à se présenter, Lucy l’avait reconnu, elle en avait habillé des gens, Frances Yaphe et ses magnifiques créations, la maquilleuse aurait tout fait pour pouvoir se payer l’une de ses créations….

Lucy n’en croyait pas ses oreilles, elle les voulait tout les deux, elle rigolait déjà intérieurement en pensant que Soren ne devait même pas connaître son nom. Ni même ce qu’elle faisait. Oh mon dieu, elle et Soren…Du moins, ça n’étonnait même pas pour Soren, lui et son visage si attractif, creusé mais sauvage …mais alors elle… « candide » C’est un compliment ça ??

Elle aurait aimé accepter mais la brune se voyait mal poser, elle se voyait mal faire la couverture de quoi que se soit, elle était juste la tapisserie se soir, et si Anne apprenait que l’ex de Kelyann décroche un contrat à la place de ses petites protégées, elle la tuerait …mais pourtant, elle mourrait d’envie de dire oui. Une expérience aussi magique….

Aller …au diable les cicatrices, au diable la maquilleuse, au diable le passé, au diable l’amour. Lucy ouvrit la bouche avant que Soren n’ait eu le temps de dire non. « Il est d’accord, ne faîtes pas attention à tout ce qu’il dira de mal gratté, il accepte la proposition. Nous acceptons. »

La styliste aborda alors cet air ravir et suffisant qu’elle aimait bien montrer sur les pochettes de magasines. « Quel bonheur! Voici mon numéro de téléphone » elle tendit un petit imprimé dans leur direction. « Appelez moi impérativement cette semaine. Ne laissez pas passer une chance pareil. » Sur ce, elle tourna les talons. « Soren Irvin …je suppose que ça ne te fais pas plus d’effet que ça ? Je ne sais pas vraiment ce qui fait bander un homme … » oh quel vocabulaire! Qu’Est-ce qu’on ne peut pas dire à cause de Frances Yaphe!! « …mais rien que de penser travailler pour cette femme me rend folle » lança-t-elle enthousiaste en tenant le petit imprimé. « Oh Soren, ton air blazé vient de nous décrocher un sacré contrat » et sous l’effet du bonheur, elle sauta dans les bras du glaçon, trop enjouée pour s’y glacer. Se fut le regard d’Anne qui la fusilla, en revanche sur place. Aussitôt Lucy redevint la parfaite serveur attrapant son plateau. « Désolée… je vais bosser sinon Cruella va me tuer. »

Lucy se fit alors un chemin parmi tout ces gens, distribuant de temps à autre une coupe de champagne …Avant que ce grand tatoué se plante devant elle. Davis Tucker. Oh oui on en entendait parler de celui là!
« Je pense pas que vous en trouverez ici …Peut être dans les bureaux des patrons à la limite …Sinon tu peux toujours prendre une petite grenadine…C’est bon aussi! » D’accord, il a vraiment pas une tête à grenadine ….Il lui pris soudainement le plateau, prétextant qu’elle devait s’amuser … « mais je me m’amuse je vous jure ….Davis, si on me voit glander je vais perdre mon travail … » peu compréhensif, il lui attrapa la main et l’emmena dans cet amas de mousse, elle en avait partout dans les cheveux….

Oui, elle devait l’avouer, elle avait envie de danser, de se déchaîner, de laisser guider par la musique, elle adorait danser d’ailleurs, elle paraissait à chaque fois si passionnée par les sons …Elle commença alors à balancer les hanches sans rien de vulgaire, elle eut le temps de faire quelques mouvements que son partenaire posa ses mains sur elles. Elle pâlit légèrement.

Scandaleux ? Oh non mon garçon pas de scandale, Lucy a eut sa dose se soir, elle est cataloguée pour le reste du mois « ex de Kelyann, nouvelle poule de Soren » pas besoin d’ajouter à ça l’image « salope de l’année. »

« Je pense pas que ça soit une bonne idée… Je vous assure que la soirée est déjà assez scandaleuse… »

- Je préfère le liquide. Mais si tu me donnes ta carte bleu avec ton code je ne suis pas contre.

Rabattant un bras sur mon torse, en guise de: désormais je suis fermé à la conversation la plus philosophique qu’il soit, j’aperçois à peine la fille qui s’avance vers nous. C’est les yeux étincelants de Lucy qui me font tourner la face vers… Vers elle. Putain, elle me dit sacrément quelque chose. Son chignon fait strict, le reste respire la classe, je vomis sa prestance. Le bureau des pleurs c’est finis pour aujourd’hui revenait demain chère… Frances Yaphe?! Ah! La styliste là? Je lui offre ma main, recompte brièvement mes doigts, et jette un œil incrédule vers Lucy. La femme lui a fait l’effet d’une bombe, en plus de ne pas savoir où se mettre on dirait une gamine qui voit pour la première fois la neige. T’y roule pas dedans, certaines poudreuses sont toxiques. Et t’en qu’à y être elle répond à ma place, comme si, un chèque à la clé, je pouvais refuser. Attend, arrête moi si je me trompe Joseph, on est pas là pour décrocher des contrats et faire genre on est tous heureux au sein du Freak Show, même si Kelyann c’est un con? Personnellement, j’aurais pas bougé mon cul si la raison n’avait pas été aussi… Pure. Donner une bonne image à cette émission n’est pas mon principal objectif, mais ma finalité c’est bel et bien me faire du blé. Après, à moi la vie de rêve.

Pas plus d’effet que ça, effectivement. Elle a un nom qui claque, fait des trucs sympas, mais c’est pas Dieu pour autant. Ce qui me fait bander c’est sûrement pas la popularité. Je secoue la tête l’air résigné, faussement résigné. Je vais pas non plus faire la gueule, on est d’accord. Et je vais pas non plus devenir un bisounours près à faire des léchouiller à qui le veut… Hein, Lucy?! C’est qu’elle me saute littéralement au cou la fille, sans pitié pour mon âge avancé qui me fait souffrir le martyr. J’en lâche ma clope de surprise, levant un sourcil choqué. Oui, j’suis choqué là. Comme dirait quelqu’un que je respecte énormément: « Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux… ». Balou est mon idole, plus philosophique que cette chanson, tu meurs. Enfin, je lui rend quand même son accolade, je vais pas attendre que ça passe en jetant un oeil impatient sur ma montre à deux dollars dans les machines à sous. Je ne suis pas un as dans les câlins publics, mais je lui tapote quand même le dos l’air compatissant. Oui Lucy, moi aussi je suis content… Un de ces quatre je t’apprendrais l’intériorisation.

Et voilà que la maquilleuse réquisitionnée en serveuse file avec son plateau. Mais Soren n’est jamais seul bien longtemps, Lexie revient déjà avec son magnifique cavalier pour me faire triper… Non on ne lâche pas tout. J’avoue qu’il y a quelques secondes j’aurais pu lâcher Lucy, mais je ne suis pas certain que ça lui aurait fait du bien. La rencontre mortelle avec le sol. J’aurais pas été cap d’abîmer la pseudo ex de Kelyann. Sa petite provocation me fait lever les yeux au ciel, ou du moins au plafond, alors que je réprime un léger sourire. Ah! Jeune gourgandine, tu me feras toujours rire. Puis j’empoigne la coupe de champagne qu’elle me désigne pour la faire danser devant mes yeux, tel un expert scrutant un cru d’exception.

- Est-ce que se lâcher c’est danser dans la mousse avec un type qui a plus d’un balais dans le cul? Telle est la question!

Je tape mon verre contre le sien avant de me l’enfiler cul sec. Se lâcher c’est pas danser sur une piste de danse dans l’espoir vain de s’éclater, c’est pas non plus se déhancher au côté d’un type dont on connaît à peine le nom, c’est pas faire pareil que les autres en se disant qu’on adore la mousse version boite de nuit… C’est pas non plus arborer le plus beau des sourires en priant pour décrocher un contrat super. Ca c’est la mort du Show biz, c’est l’ennui total. Les journalistes sont à l’affût de la moindre bavure et on doit rester sage, des anges à côté d’un buffet où on se retient de bouffer tout ce qui y trône pour ne pas prendre un gramme. Si tu veux, jeune gourgandine, on peut se lâcher, mais ça va pas être joli à voir.

- Un jour quelqu’un m’a dit que la notoriété c’était de la merde, les costards pour les tocards et le champagne pour les bourgeois. Moi je dis faut exterminer le champagne, quitter nos jolis vêtements et faire des galipettes dans la mousse pour tuer notre carrière.

Et je lui tend une nouvelle coupe de champagne avant d’en prendre une pour la boire d’une traite.

Maîtrise parfaite de la situation, point. Répondre sans flancher, point. Garder la tête haute, point. Charmant télégramme qui trottinait dans l'esprit de monsieur Okland, il continuait inlassablement à faire valser la directrice, ces pas étaient carrés, aussi stricte que l'était sûrement l'éducation de sa fille et le régime qu'il s'imposait. La vie du parfait homme d'affaire, le réveil sonnant à sept heure pile du matin, se levant et allant déjeuner des œufs au bacon fraichement préparés. La douche a sept heure trente pour être au bureau à huit heure. Sa vie était menée par un emploi du temps clairement définit, les tâches devaient être répartis au quart d'heure près. Monsieur le Maire ne devait pas se laisser beaucoup de temps libre, peut être à part, pour s'adonner à une partie de golf avec ses plus proches collaborateurs. Les soirées mondaines, il ne devait pas beaucoup trainer les magasins avec Mena. D'ailleurs sa petite fille devrait certainement marcher dans les traces de papa. Avoir un avenir tout tracé, bien évidemment, cela n'allait certainement pas être aussi facile que ce qu'il avait imaginé quelques années auparavant, lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant apprenant ses tables de multiplications.

C'était certainement la soirée la plus étrange auquel il avait assisté depuis des années, entouré de gens au style décalé, des petits fours à la marque de champagne tout changé des soirées les plus ordinaire et barbante qu'il avait l'habitude d'animer. Ce soir il n'avait aucun discours à partager, il était seulement là pour faire plaisir à Mena. Ses yeux virent à nouveau se fixer dans ceux de la diablesse avec qui il dansait, elle le provoquait, elle savait quel mot trouver pour le mettre dans une situation quelque peu gênante. Elle faisait partie de ce genre de femme qui n'on besoin de personne pour vivre, ah si on en avait vu une comme ça trois siècles en arrière, on l'aurait certainement prise pour une sorcière, et au bucher. Edward décrocha un petit sourire à sa remarque, il la fit basculer légèrement en arrière, lui répondant à l'oreille dans ce tas de mousse. " Certainement la vague des hommes qui ne se laissent pas impressionner, bien que vous ayez un sens aigu de la répartie, Anne. " Il la redressa doucement, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas franchement une attaque personnelle, mais un peu quelque chose pour enterrer la hache de guerre qui faisait déjà rage au sein des deux danseurs.

Il n'aimait pas vraiment ce genre de petite surprise comme ce bain de mousse dans lequel leur corps étaient plongés, c'était exactement ce qu'il détestait dans ce milieu : toujours vouloir faire plus original que la soirée du voisin, plus gros, plus amusant, plus tout. " Et si la population m'adule autant c'est peut être car je sais mettre fin aux rivalités, regardez, votre émission, au bout du compte vous, comme moi, avons trouvé nos comptes, vous vous faîtes de la pub car votre émission est très regardé, et moi, tant qu'il n'y a pas trop de frasques négatives, je suis considéré comme " dans la vague ". " Leur conversation se fit perturber par un journaliste au parfum des derniers déboires de quelques candidatis, sa question, en plus, allait certainement déclencher les foudres de notre directrice. Il posa son regard sur la bouche d'Anne, comme si un milliers de piques allaient sortir telle des balles prêtent à percuter de plein fouet le corps de l'attaché de presse.

Il se détacha du corps de sa partenaire, regardant sa montre, il était déjà tard et Mena devait avoir son cota d'heures de sommeil, et puis c'était une bonne excuse pour Edward de retrouver son lit également. Il retira doucement sa veste de costume qui était un peu trop humide à cause de toute cette mousse. " Madame " s'adressa t-il à Anne " malgré notre petite joute verbale ce fut un plaisir. " lui déclara-t-il avant de tourner dans la foule à la recherche de Mena, hors de question qu'elle se fasse toucher par l'un ou l'une de ces saloperies qui devait penser que la chaire de Mena était encore pure, il se dirigea vers la femme de sa vie, l'unique. " Je pense que nous avons assez vu de choses pour ce soir Mena, il est temps de partir, tu as cours demain. ", il lui fit signe de remettre sa veste, avant de s'informer sur quelques petits points importants. " Alors il te plait ce James ? Il a l'air d'être un bon parti, c'est le seul être humain normal de toute cette mascarade, mais méfit toi, il reste un homme et tu sais ce que je t'ai toujours dit au sujet des hommes. "

Cette soirée commençait à toucher à sa fin, déjà des journalistes repliés bagages, quelques news en poche, quelques photos qui une fois utilisées à leur escient feraient une nouvelle fois grimper les ventes, de la bonne pub, sans aucun doute. Pas trop de déboires, les gens s'amusaient, buvaient, pourtant pas de coma éthylique à déplorer. C'était ce qu'on appelle une couramment une soirée réussie. Pour une fois que tout se passait tranquillement, les uns dansant, les autres préférant de loin se gaver de petits fours, comme s'ils n'allaient pas se nourrir à nouveau d'ici des semaines. A quel charmant spectacle qui s'offraient à ses yeux, lui perché sur la scène ou le DJ se produisait. D'ailleurs celui ci lui répondit, malgré le brouhaha présent, il distinguait encore les syllabes sortant de la bouche de ce dernier, il reconstituait les phrases, pas toujours certain des mots qu'il avait entendu. On l'appelait ? Ah non c'était déjà trop tard, la personne qu'il souhaitait voir était avec son charmant papa, monsieur le maire, il emmenait la petite rejoindre les bras de Morphée. N'était elle pas assez grande pour décider toute seule de ce qu'elle voulait faire ? Autorité à deux balles. Et en plus elle obéissait. Ce n'était pas les premiers à partir, il fallait mettre un terme à cette soirée, dans les règles de l'art.

Tout était bien terminé pour tout le monde, sauf lui, il scrutait Lucy qui venait de se faire aborder par cette femme. Elle avait tout gagné tient, ça lui vaudra encore une beuglante de madame Sendian s'énervant qu'on remarque plus sa petite équipe que ses candidats, mais, madame la furie, il fallait s'y attendre, et si vous la laissez faire, cela montrera à quel point vous attachez de l'importance au personnel de cette émission non ? Il n'avait aucune envie de se trouver à nouveau avec Sendian, il l'insupportait, il avait envie d'enfoncer un milliard de fléchettes dans son visage, lui arracher les yeux de la tête et couper ses longs cheveux roux qui tombaient gracieusement sur ses épaules. Il allait faire un meurtre si elle venait lui adresser la parole.

Sortant de sa pénombre comme si sa transformation en loup garou venait de se terminer et qu'il allait s'adonner à une scène qu'il avait tant préparé, comme tout bon acteur, il reprit le micro, tapotant l'épaule du DJ comme si c'était un vieil ami. Il s'éclaircit la voix avant de sortir ces quelques phrases. " Mesdames, Messieurs, Mesdemoiselles, Anne Sendian et moi même nous vous remercions de bien avoir voulu découvrir les dessous de l'émission, vous êtes les premiers à avoir eu l'honneur de franchir les portes de cette académie, rendez vous sur le prochain prime pour savoir ce qu'il se passe dans les chambres de nos charmants candidats après que cette soirée se finisse, car, comme tout bon paparazzi, je suppose que vous attendez que des couples, ou des coups d'un soir se forment. Sachez que vous saurez au courant, très rapidement. Sur ce, le Freak Show vous souhaite de bon cauchemars. " Il fit une petite révérence, avant que la lumière qui était projetté sur lui ne s'éteigne, il reposa le micro, furieux, il ne savait même pas d'où cette colère provenait vraiment. Était ce à cause des paroles que Lucy lui avait tenu, ou l'ennuie profond qu'il avait ressenti durant toute cette soirée ?

Il n'attendit pas que tout le monde quitte la salle pour partir, il prit sa veste et la remit rapidement sur son dos, remercia une dernière fois le DJ, et lui promis de le recontacter très rapidement. Il passa devant Lucy qui dansait avec ce petit merdeu, au moins lui, il allait en faire des déboires dans cette putain d'académie, avec ces putains de candidats tous plus hypocrites les uns que les autres. Kelyann avait déjà eu un aperçu de ce dont le petit artiste était capable, sauf que là, c'était de mauvais gout, que personne ne pourrait y croire tant les groupies de monsieur Lowen était attaché à son côté " baiseur ". Il ne put s'empêcher d'adresser un dernier mot au petit couple qui finissait de danser sur la piste " Davis, baise la pas dans sa cuisine, il doit y avoir des restes de moi. " Il fusilla du regard Lucy, a cet instant précis il la haïssait, plus que n'importe qui au monde, même plus que cette catin de Sendian. Il quitta la salle rapidement, et allait sûrement s'enfiler un ou deux magazines à scandales avant de dormir, il n'allait pas trouver très facilement le sommeil ce soir pourtant, il fallait qu'il trouve comment faire payer Lucy pour ce qu'elle venait de lui faire, qu'il pourrisse une dernière fois ce Davis. La nuit allait être longue, très longue, trop longue.

Davis était entrain de danser avec la serveuse du moment. C'était la fin de soirée apparemment, l'espèce de journaliste, venait de mettre fin a la soirée. La jeune Lucy ne souhaitait pas marquer les gens. Il dansa avec cette dernière de façon assez normal alors. A la fin de la danse, l'homme qu'il avait provoqué en début de soirée passa a coté d'eux en lâchant un charmant message. Il sourit continuant de danser sur la musique imaginaire et réussi a répondre a haute voix.

« Oh il ne doit pas avoir grand chose alors....Je croyais que tu étais un
peine a jouir? »

Il sourit et rit ne regardant pas l'homme en question. Serait ce fait un ennemi de Lowen? Sûrement, mais il s'en foutait un peu. Il avait été embaucher pour son talent, et sa plastique sûrement aussi. Davis lâcha la taille de la jeune fille et garda sa main dans la sienne, s'inclinant avec
plaisir.

« Je vous remercie pour cette danse »

Il esquissa un petit sourire lui qui ne sourit que rarement.

« La soirée et terminée, vous avez danser? Vous pouvez boire aussi si je ne me
trompe pas? Je pense que vous l'avez bien mériter. »

Il la regarda un moment ne disant rien, portant la coupe a ses lèvres, ayant bien une idée pour pousser le vice encore plus loin.

« Je suppose que si je te dis que j'ai une idée d'emmerder encore plus Lowen,
vous allez refuser de m'y aider? A moins que ses paroles ne vous est blesser et que vous chercher vengeance a cette humiliation? »

Il attendit de voir sa réaction pour en juger si elle allait le suivre sur cette voie ou
non.

« Au pire les journaux se serviront de la photo ou je l'embrasse... Enfin oui si je peux dire cela... Mais on pourrait faire un bon trompe l'œil et lui envoyer si vous assumer ce genre de mœurs légères. »

Edit Anne: Attention à la mise en page