" Just for your face" [pv Taylor]

Admin Messages : 160 Date d'inscription : 21/05/2009

Anne aurait bien balancé cette putain de radio par la fenêtre, les chansons d’amour avaient tendance à lui taper sur le système, tout comme ils avaient le don de lui mettre le moral à zéro. Toutes ces paroles d’un amour invincible et éternel, ridiculement romantique. Comme si l’amour était réel. Comme si, chacun était fait pour être aimé. La rousse riait toute seule dans son siège en cuir rouge, elle fumait sa cigarette tranquillement derrière son fauteuil, elle se balançait au rythme des quelques notes mélodieuses.

Elle sentait l’alcool qui lui tournait la tête, les quelques verres de champagnes, les cocktails d’apéro qu’elle avait bu avec cet espèce de patron de la chaîne goth mondiale. Tout le long, Anne n’avait vu qu’une chose dans les yeux de son collaborateur: « j’ai envie de te baiser pour voir si tu es la grosse chienne dont tout le monde parle … ». Anne souriait en repensant à cette petite bite de 50 ans, il s’était sans doute imaginé qu’elle était une salope, que baiser avec chaque clients faisait parti du processus contractuel. Elle se donnait aux hommes, certes mais à n’importe qui non plus! Les hommes ne la baisaient pas, c’est elle qui les baisait et dans tout les sens du terme. Anne avait les commandes et les auraient toujours …

Pourtant, cette chanson à la con lui donnait le cafard, la fatigue et l’alcool avaient tendance à reprendre le dessus sur son physique. Anne bailla mais elle ne se coucherait pas. Le boulot l’attendait et elle, elle attendait ce putain de photographe qui était en retard d’une demie heure. Elle passa les mains sur son front et écrasa sa cigarette dans le cendrier en soupirant longuement.

Elle attrapa le téléphone portable qui traînait sur le bureau, correctement rangé et composa le numéro du concerné. Ces doigts tapotant avec peu de patience le bureau en chaîne. Répond connard. Miracle, le petit photographe daigna enfin décrocher.

« Bon je crois que je vais devoir te rappeler quelques règles. Tu n’as pas encore assez d’importance à mes yeux pour te faire désirer et si tu ne te ramènes pas là dans deux heures, je te ferai écraser la tête contre un mur pour qu’elle explose…Je m’en moque, des photographes, je peux en avoir à la ramasse, des CV j’en reçois tous les jours … » L’homme bafouilla ce qui sembla être des excuses… Anne se crispa alors un peu plus sur le téléphone, car elle pouvait effectivement en avoir des photographes, elle n’en aurait certainement pas dans la journée.

Le visage de la vipère se ferma encore un peu plus. « Malade ? Parce que tu crois que tu as le droit d’être malade quand tu travailles pour le Freak Show…Mais ne t’inquiète pas, je vais largement te laisser le temps de te remettre de ta grippe … il paraît que le chômage ça aide au rétablissement et je t’en prie ne te donne pas la peine de venir chercher tes affaires…Au feu de bois ça passera très bien. » Elle raccrocha vivement avant que le pauvre photographe n’ait eu le temps de discuter.

La colère commençait un peu à la tirailler, elle avait une séance photo dans quelques heures et ce sale con de Loïc lui faisait faux bon. Elle serra ses poings, énervée, à tel point qu’elle senti ses ongles lui rentrer dans la chaire…Elle ramassa le téléphone portable et le balança par la fenêtre, cette dernière explosa, la rousse poussa alors un cri de colère comme une folle en manque de calmant …

Mais son état ne dura pas. Elle n’était pas encore complètement ivre pour se rendre malade. Elle attrapa une bande qu’elle enroula autour de sa main. Anne se dirigea vers un grand placard qu’elle ouvrit avec une certaine appréhension. Après avoir farfouillée quelques minutes, elle y trouva un appareil photo, assez ancien mais très pro. Anne n’osa d’abord pas le toucher, il lui rappelait beaucoup trop de choses, une époque qu’elle avait oublié. Elle s’était promis de ne plus jamais avoir à le toucher, à s’en servir. Elle aurait même dut le jeter. Jeter pour oublier. Elle soupira et le rangea dans un de ses tiroirs de son bureau.

L'attention de la rousse se focalisa sur son agenda ouvert à la page d'aujourd'hui. " Taylor Draven", ce nom était souligné avec insistance, Anne avait reçu ses photos quelques jours plus tôt. Cette beauté était frappante, naturelle, morbide, gracieuse. Elle n'avait pas réfléchit, elle n'avait pas eu à étudier plusieurs photos, plusieurs pauses, plusieurs expressions. Cette fille était absolument magnifique.D'ailleurs, elle ne devait plus tarder...

Et, comme si se fut une prémonition, on frappait à la porte de Sendian, la rousse ordonna à l'arrivante d'entrer. Elle fixa Taylor avancer, sans un mot, la rousse fit signe à la brune de s'asseoir, les photos que la candidate avaient envoyés étaient épatantes mais le modèle les dépassait largement. Anne se leva et lui tendit la main sans un mot.

Messages : 8 Date d'inscription : 18/08/2009

Le Temps.
Nous n'en avons plus. L'horloge chronomètre notre vie et ce que nous devons en faire. Les minutes sont précieuses et nous ne les apprécions pas à leur juste valeur. Nous courons derrières elles parce que nous ne désirons pas les perdre. Pourtant... Pourtant nous perdons le sens mêmes qu'elles évoquent. Nous oublions les petits rien qu'elles nous montre. Le levé du soleil. La brise fraîche du matin. La piquante du soir. Alors, imaginez bien, que je me sens ridicule quand je jette un oeil anxieux vers mon réveil en enfilant mes talons hauts. A mon tour d'être à l'heure pour un rendez-vous qui m'est cher, et à courir derrière ce que je fuis.
Le Temps.
J'aimerais qu'il s'arrête. Qu'il me laisse un peu en paix. Et me reprendre en main, en me disant que j'ai le temps d'une vie pour y arriver. Parce que... Ca passe vite. Un an.

Claquant la porte derrière moi, je la ferme soigneusement à clé. Le cliquetis significatif me fait pousser un long soupir. Je ne me la suis pas joué superficielle. Parce que je ne le suis pas. Un simple trait de khôl sur mes yeux pers, un rouge à lèvre pourpre soulignant ma bouche pulpeuse. J'ai seulement attaché une partie de mes cheveux en deux petites couettes symétriques. Je ne sors pas d'un ordinaire effarant, à mon goût. Quant à ma tenue ce n'est autre qu'un chemiser noir surplombé d'un serre taille blanc et un pantalon noir entrant dans mes bottes. Ca suffit à effiler un peu plus ma silhouette. Pas de mini jupe trop osée ni de décolleté évocateur. Je ne me serais pas sentis à mon aise pour une première rencontre.

Je m'enfonce enfin dans les couloirs. Les arpentes. Ne me perd pas. Simple chance. Douce chance. Pour une fois qu'elle me sourit au lieu de m'enfoncer. Puis je me trouve rapidement devant le bureau de la directrice. Le souffle court. Le coeur serré. Les doutes s'octroient une place de roi en mon être incertain. Peut être que... Peut être que ce n'est pas pour moi. Peut être que je ne suis pas assez bien... Peut être que je n'en ai pas la force. Peut être que je me met trop la pression. Et peut être que je me pose trop de peut être. Pour savoir si c'est pour moi, je n'ai qu'à tendre la main. Frapper à la porte. C'est aussi simple que ça. Il ne faut que je fasse demi tour aussi près du but. Alors je ne le ferais pas et ma main tapote la porte doucement. De manière à ce que je me fasse entendre. Evidement.

La voix de Anne me fait un instant fermer les yeux. De quoi faire fuir un pauvre chiot abandonner par la vie sur le bord d'une autoroute. Mais j'entre quand même, non sans un sourire rafraîchissant sur le bord de mes lèvres. Je suis la douceur et la docilité incarnée. Je suis comme ces adolescentes dans la fleur de l'âge respirant la joie de vivre. Aussi éphémère soit-elle.

Je m'avance vers le bureau. Le silence est légèrement stressant. Surtout pour moi. J'imagine déjà voir la déception dans les yeux de la directrice. Mais quand je la regarde, c'est un signe de tête m'intimant de m'asseoir que j'aperçois. Ce que je fais sans me faire prier. Puis elle me tend la main, que je prend sans grande hésitation, me relevant légèrement de mon siège. J’ai l’impression que tout cela est bien solennel. Comme si elle allait m’annoncer quelque chose de grave… Or rien ne peut me faire peur désormais.

Je ne prend pas la peine de me présenter à nouveau. Je n'ai pas de doute sur une chose: elle sait qui je suis. Après tout c'est elle qui m'a fixé ce rendez-vous... Rendez-vous qui donnera une autre tournure aux jours à venir.

_ Je suis ravie que mes photos vous ai intéressé au bout de me faire venir jusqu‘à vous.

Mon sourire est franc. Mon buste droit. Mon port de tête haut. Mes jambes croisées… Et j’attend. Sagement. En la détaillant. Elle est une femme accomplis. Au caractère fort, qui ne se laisse pas démonter. Elle est ce que j'aimerais être. Belle, intelligente, qui n'a pas froid aux yeux... Elle ose. Et c'est peut être ce qu'il me manque.

Admin Messages : 160 Date d'inscription : 21/05/2009

Anne ne brisa pas le silence pesant, elle attendait que la jeune femme ouvre la bouche, qu'elle dise ce qu'elle avait à dire, comment allait-elle faire face à un silence pesant ? Etait elle aussi belle de l'intérieur que de l'extérieur ? Ou allait-elle briser tout le charme qu'elle dégageait en balançant une remarque de groupie surexcitée ?" Han Melle Sendian, je suis tellement heureuuuuuuuuuuuse de vous rencontrer, c'est le plus beau jour de ma vie." Heureusement non, la future candidate restait d'un calme exemplaire, elle se contenta de répondre d'une manière, simple, polie sans en faire de trop. Alelluya, au moins une qui ne se prenait pas pour la future Bettie Page. Les hystériques, elle en avait assez vu. Kussy lui avait déjà assez brisé les tympans quand elle avait signé le contrat.

La rousse posa la main sur les quelques photos envoyées par Taylor, elle les contempla encore quelques secondes comme si la décision n'était pas encore prise, comme si Taylor avait des chances de repartir d'ici dans l'anonymat le plus complet. " Je ne vais pas tourner autour du pot, ses photos sont excellentes, elles ne semblent pas spécialement retouchées...Je pense que personne ne pourra me contredire quand je dis que vous êtes vraiment très belle. Vous n'êtes pas fade vous dégagez beaucoup de choses...".

Anne resta pourtant froide, elle n'avait pas envie d'être mauvaise avec cette fille, elle n'avait pas envie de la détruire mentalement dés son entretien mais elle ne comptait pas non plus lui bondir au cou. C'est vrai que cette fille était capable de dégager un paquet d'émotions, à travers ces photos, Anne avait vue une Taylor, malicieuse, coquine, gracieuse pourtant là, elle voyait une Taylor douce, posée et charmante, certes, mais dans un monde très lointain. La blancheur de sa peau était impressionnante, alors soit elle entretenait cet effet, soit elle était malade. Anne pensa instinctivement à la première solution. Pourquoi faire dans le mélo-dramatique ?

" A priori, je ne m'oppose pas à la signature du contrat maintenant je veux savoir si vous êtes réellement motivée, êtes vous consciente que rien ne va vous tomber tout cuit dans l'assiette juste parce que vous avez une belle gueule ? Dites moi qu'est ce que vous a poussez à m'envoyer vos photos? Qu'est ce que vous pensez pouvoir apporter au Freak Show ?"

Quand même, la rousse voulait en apprendre un peu plus sur la demoiselle, elle avouait volontiers qu'elle n'avait pas pris la peine de connaître certains membres avant de les engager, résultats, elle et Kelyann avaient parfois l'impression de se retrouver à la maternelle ou encore dans un établissement de redressement pour les jeunes délinquants. Elle avait vu assez de rebelles à deux sous, le côta était rempli à ce niveau là. Maintenant, une belle gueule restait qu'une belle gueule et ça n'est jamais irremplaçable. Les candidats devaient avoir quelque chose qui dépassait le physique.

" Quelles sont vos expériences en matière de mannequinat ? Ces photos..." demanda-t-elle, en désignant celles posées sur le bureau." ...Elles sont de vous ? Vous avez fait appel à un photographe ..? Un amant peut être dans le monde de la photographie ?" Une beauté pareil allait en déclencher des hystéries, elle la voyait déjà posant aux côtés de Lexie, un groupe de rock assez connu avait contacté Anne, il y a quelques jours, il recherchait deux jeunes femmes, un peu gothique ou tatouée pour représenter leurs cds. La vipère avait bien sur pensait à Lexie mais avait encore un doute sur cette deuxième personne. Pourtant maintenant, elle l'avait devant elle.

Anne farfouilla dans son tiroir, elle récupéra son appareil photo qu'elle régla en deux en trois mouvements, grimaçant de temps à autre avec sa main récemment blessée. Une fois prêt, elle pris l'appareil photo, ne se préoccupa de la candidate qui s'était lancée dans ses réponses. L'objectif sur la beauté de la brune, Anne la voulait sans chichi, sans préparation, que de l'improvisation, un portrait pris sur le vif comme dans une conférence de presse, ou encore une interview. Une fois la photo prise, la rousse admira le résultat sur le petit écran ..." Convaincant."

Messages : 8 Date d'inscription : 18/08/2009

Quelques doigts sur mes photos. Elle attend. Attend que je craque peut être. Je suis un pantin démantibulé face à elle. Elle peut jouer autant qu’elle le souhaite, je n’ai pas mon mot à dire et même ses mots… Paroles obsolètes, n’ont pas le droit de me faire défaillir. Son ton froid, je ne l’entend pas. Son regard, je ne le vois pas. Ne plane que la certitude que mes photos lui plaisent et ça, ça m’empli de joie. Je ne peux pas lui demander une intonation particulière, un sourire ravi, un air gaie, un rire jovial. La vérité me suffit, et je ne veux pas qu’on la déguise. La sienne est brute, mais ça fait du bien… De temps à autre, qu’on ne prenne pas une tonne de pincettes pour satisfaire un ego au plus bas.

Et puis les questions. Inévitables. Mes motivations, comme chaque fois, me sont demandées. Le simple plaisir n’existe pas. Les raisons sont diverses et variées. Chacun aime quelque chose qui le pousse devant les caméras du monde entier. Et si je vous dis que j’aime mon père, me croirez-vous seulement? Non, bien sûr. Le monde est poussé par l’argent. La notoriété. Parfois même la passion. Le pire serait la vengeance, la vengeance face à la vie. J’y pense, mais ne peut lui dire. Je ne veux pas me faire plaindre, il n’y a pas de gloire a faire pleurer dans les chaumières. Je ne désire pas de pitié, ce sentiment si dégoûtant. Et je détesterais me faire traiter comme une mourante. On aime les mourantes parce qu’elles n’ont pas beaucoup de temps à vivre, et que l’on se dit que l’on peut facilement subir.
Me subir… Quelle honte.

Je joins mes mains entre elles. Pose mon regard sur les photos. Arque un sourcil. J’aime parler, mais surtout parler rien, pas me sentir épiée. Si elle veut en savoir plus sur moi, ça risque de m'être difficile. Déjà, quelques questions me bloquent. Me noue la gorge. Me brûle l’estomac. Les ignorer serait lâche, répondre serait pathétique. J’opte pour tout autre chose, les éviter en donnant l’impression que je les ai quand même écouter. L’art de la rhétorique n’est pas mien, mais faite qu’il le devienne pour une fois.

_ Je ne sais pas vraiment pourquoi je vous ai envoyé mes photos, faite par un ami et une ou deux par moi. J’ai vu la rediffusion de votre prime et je me suis dis "pourquoi pas moi"? Je ne pensais vraiment pas que vous alliez me contacter, j’ai juste tenté ma chance comme une personne aurait acheté un jeu à gratter. Je l’ai joué à pile ou face et maintenant que je suis ici je me dis que j’ai vraiment bien fais.

Prenant une courte pause je pousse un léger soupir repu. Ma tirade n’est pas finis, mais il faut bien que je respire.

_ Par contre je n’ai pas assez de prétention pour dire que je pourrais apporter quelque chose de vraiment innovant au Freak Show. Je pense avoir un physique qui colle… Ne pas avoir trop de mal pour passer d’une émotion à une autre. Je ne rechigne pas et accepterais toutes les situations dans lesquelles vous me mettrez.

Un flash part. Je cligne un instant des yeux avant de lever la tête vers la directrice, un large sourire chaleureux sur les lèvres. Une photo. Naturelle. Pire encore. Je parle. Je ne préfère même pas imaginer le résultat. Convaincant… Ca, je ne le pense pas.

_ Vous ne m’écoutez pas Mademoiselle Sendian.

Je me pince la lèvre. Mes prunelles glissent sur la main d’Anne alors que je me rapproche du bord du siège. Mes mains se délient. Mes doigts tapotent doucement le large bureau.

_ Je peux savoir si on va fouiller dans ma vie? Pour balancer des trucs vraiment dégueulasse sans se soucier des répercutions? C’est peut être à Kelyann que je devrais demander ça mais… Vous devez bien être au courant, vous. Dans le prime que j’ai regardé, vous l’étiez... Et… Et si je signe j’aimerais savoir si il va falloir que je me prépare à en prendre vraiment pour mon grade.

C’était pas jolie, les révélations du dernier prime…

Faisant une moue dubitative, je pointe un doigt vers sa main blessée.

_ Vous allez bien?

Admin Messages : 160 Date d'inscription : 21/05/2009

Anne écoutait sagement son discours, tout en fixant l'instant qu'elle venait de capturer sur son appareil, le discours comme la photo montrait certes, une grande beauté mais incomplète, quelque chose qui la rendait un plate, un discours poli, pré mâché même. Un discours assez attendu, mignon, un vrai remake du rêve américain. La photo, elle, montrait une jeune femme en plein discours, la photo n'était pas ratée, Taylor n'avait pas une sale tête, elle ne paraissait juste pas très enthousiaste, peu convaincue de ce qu'elle disait peut être. Ça tombe bien Anne non plus ne l'était pas. Elle ne pris pas la peine commenter le discours du " je tente ma chance, on ne sait jamais dans la vie ..." La rousse posa juste l'appareil photo en face de la brune, l'appareil arborait toujours le magnifique visage de poupée de Taylor sur son petit écran.

Elle avait l'air docile, prête à en accepter beaucoup, jusqu'ou exactement ? La rousse l'ignorait, au moins elle n'avait pas à faire à une starlette imposant ses règles, il fallait juste que la future candidate ne soit pas trop prête à subir celles des autres. " Est ce que poser nu te gêne ? Le fait que tu répondes non ne t'éjectera pas vers la sortie...Et je vais te dire ce que tu peux apporter au Freak Show, ici on a des pin ups déjantées décolorés, tatouées de partout, toujours prêtes à miser sur la provocation ...On a des poupées bien en forme respirant la sensualité et le glamour...Toute candidate est différente et apporte quelque chose de nouveau ici. Nous n'avions pas encore le genre de poupée macabre..." Si seulement Anne savait à quel point le terme convenait plus que bien à la situation ..." Tu dégages quelque chose de beau, naturel ...et noir surtout ...Bref, qu'importe les compliments, tu en recevras assez je pense..." La rousse sorti un stylo et un feuille blanche, le fameux contrat qu'elle fit glisser vers son interlocutrice...sans même la regarder.

Ce qui lui fit en revanche lever la tête se fut la question de la jeune fille, enfin la poupée faisait autre chose que de répondre sagement et docilement au question de sa maîtresse.Bien sur que Kelyann fouillerait dans sa vie, il le faisait pour toutes, histoire de casser l'image de star que les membres pouvaient avoir, il aimait les tester et les pousser à bout ... quoi que, Anne avait du mal à voir la petite fille douce en face d'elle se mettre en colère. Elle était réfléchie, d'ailleurs c'était la seule candidate à l'heure actuelle qui posait cette question, qui semblait s'inquiéter de ce qui passerait à la télévision.

" Kelyann est maître de son émission, je ne décide de rien mais oui il le fera surement, il fouillera dans ton passé et sortira tout ce que tu as toujours essayé de cacher ...Tu es prévenu..." Un sourire apparut enfin sur le visage d'Anne. " Des choses terrifiantes à cacher ?" demanda-t-elle avec un brun d'humour, elle n'attendait même pas de réponses. Elle n'était pas psy.

Son sourire s'effaça pourtant aux derniers mots de la jeune fille, la question se dirigeait vers sa main. Le regard d'Anne se baissa vers sa main, le sang perçait déjà la bande. Et pourquoi se soucier de ce détail ? Comme si Taylor en avait quelque chose à faire réellement ...Anne avait cette sensation bizarre, elle n 'était pas habituée qu'on se préoccupe d'elle en tant qu'être humain, une star ne se blessait pas,pourtant un être humain est si fragile, l'humanité de la rousse était un terrain interdit aux invités...

" Je vais survivre" se contenta-t-elle de répondre. L'heure n'était pas au bilan médical, elle jeta un nouveau coup d'œil sur le contrat, toujours sans signature, est ce que la jolie demoiselle qui voulait tenter sa chance aurait pris peur ? " Bien. On a fait le tour des questions je pense ...Alors tu signes ou tu hésites ? De toute façon tu sais dans quoi tu t'embarques maintenant ..."

Hell come, jolie dame.

Messages : 8 Date d'inscription : 18/08/2009

Une poupée macabre. Je souris à l’entende de ces trois petits mots. Pas que ma propre mort me donne envie de me rouler par terre pour en rire, mais elle ne s’imagine pas à quel point je peux être parfaite dans ce rôle là. Le teint blafard n’est pas du maquillage, ni même une envie subite de ne plus sortir que j’aurais pu avoir. Je ne préserve pas cette peau diaphane et rêverais d’avoir un teint de pêche comme les jolies filles qu’on voit passer à la télé. Je ne me plains pas de mon physique actuel, bien que je n’en suis aucunement satisfaite… Je hais mon corps comme je n’ai jamais haïs personne. Cette sensation dérangeante d’être vide. De n’être rien d’autre qu’un tas de chair. Dans l’attente obligatoire de la panne complète, pour enfin qu’on nous déblaie de ce monde, comme un déchet encombrant. Je suis ce prisonnier dans le couloir de la mort. Je sais ce qu’il ressent. Je sais combien c’est désagréable d’avoir son ventre qui se tord, les nausées, et les crises de larmes chaque fois que l’on prend conscience qu’un jour vient encore de s’écouler. Là. Quand on est dans notre lit et qu’on a que ça à penser. Ca nous fait faire un pas immense vers la fin, sans possibilité de retour en arrière. La vie. C’est pas comme un jeu. Le Game Over est définitif. Notre jauge de vie ne va que dans un sens. Le fatidique.

Les compliments. Je ne les écoute que d’une oreille. J’imagine qu’elle n’est pas femme qui parle pour ne rien dire, mais ce genre de situation à le chic pour me rendre mal à l’aise. Mes yeux roulent comme des billes. Cherchent un point sur lequel se poser. Tout ça, pour ne pas rougir comme une adolescente en mal d’amour. Stupide, fragile. Je le suis. Même si j’ai du mal à l’assumer par moment. Heureusement que le contrat ne met pas longtemps à glisser devant moi. Un stylo avec la feuille. De quoi me faire pousser un soupir de contentement. Je déchante doucement à l’idée qu’on puisse fouiller dans ma vie… Mais mon père ne parlera pas de ma mort, et il faudrait avoir l’idée tordue d’aller consulter mon médecin. Il est tenu par le secret médical. Bien que l’argent délit bien des langues, je pris pour que ça ne délit pas la sienne. Quand à la mort de ma mère. C’est dramatique, mais sûrement pas assez honteux pour qu’on en dresse un portrait catastrophique.

Elle me fait sortir de ma mini torpeur en répondant à ma question. Je ferme une demi seconde les yeux pour apposer ma marque sur le feuille. Je viens de signer, un large sourire sur les lèvres. Me lancer dans l’aventure n’est pas le plus dur, il faut que j’y reste. Et que je survive assez longtemps pour faire la joie de mon père.

- Deux trois cadavres sous le lit, quelques dettes de jeu… Pas grand-chose à cacher en définitive…Ma vie n’est pas très palpitante… Mais ne sait-on jamais ce que les gens peuvent dénicher de farfelus.

Mon regard se perd dans celui de mon interlocutrice, alors qu‘un rire cristallin passe mes lèvres. Le seul cadavre que je connais, il est sur mon lit et je le vois tous les jours quand je passe à côté d’une glace. Moi.

- Et poser nue ne me dérange absolument pas. Tant que la photo est esthétique.

Oui, parce que mon père va sûrement les voir. Mais j’ai déjà vu quelques images du Freak, et les photos sont toujours bien prises, la vulgarité n’est pas de mise, ce qui m’arrange grandement. Et, si ça n’avait pas été le cas, je ne serais jamais venu. Je respecte assez le seul proche que j’ai pour ne pas lui infliger ça, et je me respecte assez pour ne pas tomber aussi bas. De plus je ne suis pas une bimbo, les photos grossièrement évocatrices ne m’iraient guère.

- Quant à votre main… Je ne doute pas une seule seconde que vous allez survivre. Mais…

J’arque un sourcil en secouant doucement la tête, un sourire résigné sur les lèvres. Mais attention à vous? Soignez vous bien? Montrez moi pour voir? Je ne suis pas ici avec une personne de qui je peux, en quelque sorte, me soucier. J’imagine qu’elle est assez grande pour s’occuper d’elle toute seule. Surtout que de telles questions pourraient passer pour un cirage cordial de pompes.

- Mais rien du tout. Prenez soin de vous voilà tout.

Me levant de mon siège, je repousse le contrat vers Anne.

- Comme vous le dites il me semble que l’on a fait le tour des questions… Hm… Oh! Et c’est quand que je commence? Enfin j’ai déjà commencé, je suis là, mais je veux dire à faire des photos… A servir à quelque chose en fait.

Admin Messages : 160 Date d'inscription : 21/05/2009

La poupée resta d'un calme impérial, comme si elle n'était pas capable de se scandaliser. En même temps, il est vrai que Taylor devait déjà savoir que le moindre détail considéré comme "croustillant" par ce fils de pute de Kelyann, à propos d'elle serait balancé dès le premier prime. Bien sur, Anne n'allait pas contredire cette pratique, c'est surement pour ça que le Kelyann Show est aussi apprécié, on invite pas les stars pour flatter leur putain d'écho.La rousse n'avait d'ailleurs jamais l'occasion d'y participer, elle aurait pourtant bien aimé être dans le rôle de la star et cracher autant de venin que le présentateur pouvait cracher de conneries! Son ex mari, lui en revanche avait été un invité récurent du Freak Show, c'est comme ça que le milliardaire se prenait bien souvent ses histoires de drogue, de sexe et d'Anne dans la gueule. Bref, le passé n'avait plus sa place, la rousse s'imaginait un meilleur futur que les années qui avait passé trop vites.

Elle passa délicatement la main dans ses longs cheveux roux, un léger sourire quand la petite brune lui parlait de cadavres comme si on parlait de la pluie et du beau temps. On la connait l'excuse de la vie peu palpitante, tout le monde a forcément quelque chose à cacher, un évènement marquant...La rousse soupira,de toute façon ce n'était pas à elle de s'occuper de ces choses là à l'autre.

La nudité ne dérangeait pas Taylor, grande nouvelle...oh et puis " Taylor", c'est quoi ce prénom passe partout ? La rousse songeait déjà à renommer la poupée en quelque chose de plus accrocheur que ce prénom d'héroine de série américaine...A la limite son nom de famille lui collait mieux à la peau ..." Il faut qu'on fasse quelque chose pour ton nom de scène minette, Taylor ce n'est pas très ...bandant."

D'un geste brusque, elle referma le dossier concernant la nouvelle candidate, son contrat et ses photos...." Commence par aller faire tes valises, tu emménages dès se soir. Je chargerais un autre candidat de te faire visiter les lieux, c'est une tâche que Lowen s'entête à vouloir me faire faire, j'ai quand même d'autres choses à faire moins merdique que le tour du propriétaire..." On pouvait encore sentir cette pointe d'amertume envers son collaborateur, son putain de connard de collaborateur. " Je pense que tu participeras très bientôt à une séance photo très importante avec Lexie, une candidate qui occupe la chambre à côté de la tienne...".

La discussion concernant sa main ne la mettait guère à l'aise, la rousse préféra la mettre sous le bureau d'un geste naturel. Il y avait plus important pour le moment, Anne jeta un coup d'oeil à sa montre et se leva précipitamment, attrapant sa veste en cuir au porte manteau. " Je dois filer, j'ai un interview dans moins de 20 minutes..." lança-t-elle avant de finalement relever la tête vers la brune. Ouai, l'accueil n'avait pas été terrible, Anne n'était pas très accueillante, non les relations sociales n'étaient définitivement pas son truc, elle pensa alors toujours à Keylann qui avait insisté très lourdement sur son incapacité à se faire aimer de ses élèves ...

" ...Et..si un gars nommé Soren te prend la tête, tu as l'autorisation de lui mettre ton poing dans la gueule...Si c'est pour autre chose, ma porte est ouverte à tout moment ..." Sur ce, Anne quitta même le bureau avant la candidate, une sensation étrange la parcourant à propos de la jeune femme.

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