Désolée! Ca rentrait pas dans le premier post
Sinon merci et Bonne lecture \o/.
BIOGRAPHIE OFFICIEUSE:
Il était une fois, une jeune fille. Fière de vivre, profitant sans profiter. Elle avait ce dédain que beaucoup on. Elle vivait, comme tout le monde. Un père exigeant mais agréable, une mère morte dans un accident de voiture lorsqu’elle avait 10ans. Cette fille, ne savait pas que son temps était compté, que la vie voulait lui donner une leçon, et elle toucha de sa main invisible son être et son sang.
Elle voulut tout recommencer, voir en anamorphose, mais il était trop tard. Alors elle voulut sauver le monde, même si le monde ne voulait pas de son aide. La vie est remplie de petits riens, qui ont cette particularité de remplir vos jours comme vous ne pouvez imaginer. Le bien a été exilé de cette terre qui coule, nous courons tous derrière quelque chose. Le temps, le passé, le futur, ce que l’on aura jamais, et nos rêves nous emporte à travers un tourbillon insaisissable et inaccessible. Il faudrait perdre tout espoir, toute espérance, pour oser saisir nos rêves et en faire du concret.
Cette fille, c’est moi.
Je ne me plains pas, mais je veux remplir ma vie du bonheur des autres.
Il m’annonce que je suis condamnée, indifférent, il laisse ma vie s’écrouler et celle de mon père avec. Je n’ai que 21ans, et je ne pense pas que ça lui donne le droit de me dire que j’ai une leucémie. J’ai mal, mon être meurt, je le regarde sans le regarder, et je sens que je me suis éteinte. A l’intérieur de moi tout s’arrête, mon cœur et le reste. Ma bouche est entr’ouverte et je le déteste, même si ce n’est pas sa faute, mais il me faut un fautif, je suis humaine. Il me donne 3ans, les jette sur la table et ils me rebondissent au visage comme une insulte. Je prend une gifle aussi inévitable que mon destin.
Une boule compresse ma gorge, j’ai du mal à avaler ma salive et je me retiens d’hurler. On m’avait dit que savoir qu’on allait mourir faisait défiler notre vie devant nos yeux et nous faisait prendre conscience de beaucoup de choses, avant de nous faire claquer notre argent dans des objets que nous avons toujours voulu. Moi ça ne me fait pas ça. Une chose se brise dans mon être, mais ce n’est que la perceptive du gâchis de ma vie, seulement ses petits riens que nous n’aimons pas. Voir un coucher de soleil, être à deux endroits à la fois, apercevoir une étoile filante, se délecter de ces cieux orangés que nous offre l’été. Manger une bonne glace les pieds enfouis dans le sable, faire sourire une personne chère, dormir à la belle étoile, donner du bonheur à des inconnus.
Je repense à ma vie, mes lèvres vibrent de retenues et les larmes coulent à flot sur mon visage livide. Mon père déglutis et me prend dans ses bras. Il m’aime, il me le dit. Je pleure de plus belle, agrippant sa chemise, je lui demande pardon. Je ne veux pas le laisser, je ne veux pas le décevoir, je veux qu’il soit fier avant que je parte et je veux qu’on se rappelle de moi. Pas de mon nom. De moi, ma présence et ma bonne humeur. Ca m’est important, d’un coup, alors que je me fichais de la vision des gens, maintenant, ça l’est.
Changer les choses. C’est ce à quoi je suis destinée, ma souffrance est éphémère, comme ma vie, mon sourire et mon corps. 3ans. 156 semaines. 156 personnes. C’est mon but. L’hédonisme. L’osmose, je veux que les personnes prennent conscience de leur chance, je veux leur montrer, je veux les voir heureuses, grâce à moi.
Nous sortons de chez le spécialiste, j’ai séché mes larmes, et dès que le soleil caresse mes courbes je me sens renaître. La mort, c’est trop simple. La vie, c’est un défis. Saisissez le, pensez à ceux qui n’ont plus cette chance. Profitez de vos moments, de vos amis, de vos parents. Les disputes ne valent rien, un pardon n’a jamais tué personne, prenez les excuses de vos ennemis, soyez fier, mais pas stupides…
Avec de la volonté, nous pouvons tout changer.
Nous pouvons nous changer.
Je choisie des personnes, eux, que je ne trouve pas spécialement beaux, intelligents, gentils. Je vois leur sourire et il me satisfait. Ils me disent pas qu’ils m’aiment, il m’est plus facile de disparaître de leur vie, comme si je n’avais jamais existé, mais je laisse une trace dans leur passé, celle qui les a peut être sauvé. Je parle du dépressif, de celui qui a perdu son travail, de celui qui divorce, de celui qui ne vie que pour son travail. Je leur rend leur sourire, leur forme, leur jovialité, leur humour, leur ambition, leur force, leur caractère, leur envie, leur plaisir. Je leur fait découvrir les petits riens et leurs bienfaits.
Est-ce que vous profitez vous?
Non, et eux? Ceux qui n’ont pas de famille, qui ne disent plus maman, ni papa. Que je comprend trop parce qu’il leur semble que tout s’écroule autour d’eux. Ca vous semble anodin, mais ne plus dire maman est un vrai supplice. Alors je vais avec eux, tous ces orphelins qui ont besoin de moi, et moi j’ai besoin d’eux, de leurs rires et leurs sourires. Je n’aurais jamais d’enfant, j’y pense quand je les regarde, je me sens mal mais ce mal me fait du bien, tellement de bien. Etre enceinte, être mère à mon tour, se faire réveiller dans la nuit par les pleurs de notre enfant, même si nous détestons ça, moi je le veux. Je veux veiller sur mon bébé, l’entendre pleurer, être fatiguer, être à bout et pleurer pour rien, avec lui, changer ses couches et lui donner le sein, avoir des vergetures et me plaindre à mon mari, l‘entendre me dire qu‘il m‘aime comme je suis. Mais je ne pourrais jamais. Mon corps me refuse cet instinct maternel.
Alors j’observe les gens. Vous, nous, toi, lui, elle… Ceux qui ne me remarque pas, dans les grandes surfaces, ça me fait sourire. C’est un petit rien qui me fais tout oublier, trop de personnes ne font pas attention à celles qui les entoure. Moi je suis là, et je veille, je me sens bien, je m’évade, me met à leur place. Au milieu des vêtements je suis la mère achetant un tee-shirt pour son enfant, je suis la vieille femme qui passe devant les sous vêtements pour voir ce qu’elle ne peut plus mettre, se rappelant avec un air mélancolique les années qui passent trop vite. Je suis l’adolescente au téléphone qui rigole devant les boxers, l’homme qui traverse tout ça en trottinant pour aller au rayon charcuterie.
Dans les fruits et légumes je suis l’enfant allant peser des tomates pour sa mère d’un air blasé, je suis les deux papis parlant de la pluie et du beau temps, je suis la femme pressée qui a perdu sa liste de course dans son sac à main, je suis le père, indécis, se demandant ce que sa femme aurait pris.
Dans les gâteaux je suis la mamie qui remplis son panier de sucreries pour ses petits enfants, je suis le père désespéré devant la montagne de bonbons, je suis son fils qui le supplie de lui en prendre un paquet, je suis ses deux femmes qui s’engueulent pour un carambolage de caddy.
Finalement, je suis ce caissier qui ne souris pas et qui ne pense qu’à rentrer chez lui.
Chez moi mon père joue du piano, je lui dis bonjour et il m’envoie l’un de ses regards qui me tue. Il a peur, ses pupilles me le prouvent. Il ne me le dit pas mais il craint que ce soit la dernière fois qu’il me voit aussi gaie. J’ai mal, au fond de mon ventre ma culpabilité grogne. Ce n’est pas ma faute, mais dans un an je le laisserais seul, il n’a pas eu de chance.
Je monte, prend quelques affaires et je vais le rejoindre, lui, cet homme que je viens de rencontrer, voilà une semaine pile. Il a perdu sa mère et noie sa peine dans l’alcool, à seulement 26ans. Je le comprend que trop bien, et quand je le vois je me love contre lui. Nous faisons l’amour jusqu’à tard dans la nuit. Je profite de le regarder dormir, parce que c’est la dernière fois que nous nous voyons. Je me rhabille, et part.
Ce soir je cours dans le couloir, puis dehors. Mon sang devient acide, il me brûle de l’intérieur, l’air ce fait pauvre dans mes poumons, mais je ne m’arrête pas, non, je profite de cette sensation et du vent qui tape contre mes bras frêles. Je tiens mon blouson, j’ai froid, mais je continu jusqu’à la lisière d’une forêt, mes mains se rabattant contre un arbre, ma tête s’appui contre l’écorce, mes cheveux prenant la couleur doré de la lune qui m’éclaire parfaitement.
Je pense à lui. Il va me détester, j’ai disparu de sa vie, aussi éphémère qu’agréable. Il ne comprendra pas pourquoi je suis partie, comme un ange qui aurait veillé sur lui. Peut être reprendra-t-il un verre, mais il repensera à moi et il se dira que désormais, il appréciera les moindre choses, ces petits riens aussi éphémère que moi. Il les savourera parce qu’ils pourront partir comme je l’ai fait. Il saura qu’il faut saisir tous se que l’on trouve agréable, saisir sa vie et sa chance. Et il me remerciera en priant pour me recroiser un jour, sans savoir que je vais mourir, bientôt. Là, dans un an.
Quand je rentre chez moi, après avoir traîné dans les rues dessertes, je me prend à rêver d’une vie de strass et de paillettes. Je veux qu’une fois dans sa vie, mon père soit fier de moi et qu’il pointe du doigt la télé en hurlant que je suis sa fille, son bébé. Cette idée, je l’ai en regardant la rediffusion du Freak Show de la semaine dernière. Et c’est un peu plus tard que j’envoie un mail à la grande Anne Sendian avec quelques photos de moi.
Quand je vois, le lendemain, qu’elle veut me voir pour un essaie, je ne me fais pas prier pour annoncer la nouvelle à mon père et pour prendre le premier avion en direction du manoir.